Voyage au pays des steppes

Une yourte de Kazakhs

Une yourte de Kazakhs

Nous faisons notre halte désormais habituelle, cette fois chez des Kazakhs. Par rapport aux yourtes précédemment visitées, celle dans laquelle nous sommes reçus est richement décorée, ce qui est caractéristique des habitations Kazakhs. Les murs sont recouverts de tapis de couleurs vives, le sol d’un tapis vert et d’une toile cirée colorée. Les perches du toit sont peintes de deux couleurs. S’il n’y a pas d’autel bouddhiste (les Kazakhs sont musulmans), il y a toujours les photos de famille. Pas de poêle, car, cet aïl comportant cinq yourtes, celle où nous nous trouvons sert uniquement aux réceptions et aux repas ; c’est dans une autre yourte (sur laquelle du fromage est mis à égoutter et à sécher) qu’est faite la cuisine. Sur les battants d’un meuble sont accrochées deux photos : une jeune femme asiatique faisant la publicité d’un dentifrice et... Estelle Halliday. Posé sur un meuble, un petit poste de radio portable diffuse en sourdine de la musique.

Nous sommes accueillis par le père de famille et ses enfants. Cette famille possède également une moto (ce qui n’est pas rare) et une voiture (ce qui l’est un peu plus). Pour la première fois, mais certainement pas la dernière, on nous sert de l’aïrak. Le propriétaire nous montre fièrement la belle peau de loup (ces animaux sont très nombreux dans le pays) qui lui a été donnée, et qui servira à confectionner des vêtements chauds pour l’hiver.

De passage à Ulaan Bator

Direction l’ouest du pays, ce qui nous fait passer à nouveau par Ulaan Bator. Après trois jours passés dans la steppe, la capitale paraît encore moins attrayante. Laissant le bus à la MAT pour le ravitaillement en eau, en nourriture, et pour le chargement des selles qui serviront à une future randonnée à cheval, nous partons déjeuner dans un restaurant mongol, une sorte de petit fast food familial, avec seulement trois tables dans une petite salle. Nous nous restaurons de quelques rurshurs et de tsa. A 100 T le beignet et 100 T le tsa, il est possible de manger tout à fait correctement pour moins de un dollar.

L’après-midi, par curiosité, nous passons par un magasin d’état. Les rares rayons (pour une bonne dizaine d’employés plutôt désœuvrés) proposent friandises, cosmétiques et alcools à une clientèle assez aisée. Le marché situé à l’extérieur est beaucoup plus intéressant, et guère dépaysant pour un européen : on y trouve vêtements, produits d’entretien, vaisselle, fournitures diverses...

Il serait dommage de passer à Ulaan Bator sans s’arrêter au très intéressant musée d’histoire, où est retracée l’histoire du pays depuis la préhistoire jusqu’à la période post communiste : peintures pariétales, statues (dont une grande tortue portant sur son dos une stèle couverte d’inscriptions en ouïgour), reconstitutions de scènes de l’époque de Gengis Khan... On trouve également une très belle galerie de costumes des diverses ethnies et époques, ainsi que des expositions de tabatières, pipes, bijoux, instruments de musique...

Nous quittons Ulaan Bator. Tuntun nous a quitté. Un des fils de Tounga, âgé de seize ans, nous rejoint.

Après deux heures de route, nous posons nos sacs et retrouvons avec plaisir l’odeur de l’armoise.

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